« Un débat existe chez les vétérinaires français sur l’âge auquel la stérilisation chirurgicale de la chienne doit avoir lieu pour prévenir les tumeurs mammaires. Pourtant, les données actuelles montrent que la stérilisation avant les premières chaleurs, alors qu’aucune imprégnation hormonale de la mamelle n’a encore eu lieu, assure une prévention maximale », explique le Dr Alain Fontbonne, vétérinaire responsable du Centre d’étude en reproduction des carnivores de l’école vétérinaire d’Alfort.
Le risque de développer une tumeur mammaire est alors de 0,5 % du risque d’une chienne non castrée. Il monte à 8 % si la chienne est stérilisée entre les premières et les deuxièmes chaleurs et à 26 % si elle est stérilisée après ses deuxièmes chaleurs.
La stérilisation chirurgicale (ablation des ovaires) est souvent préconisée pour prévenir la récurrence des lactations de pseudogestation (improprement appelées « grossesses nerveuses »). «C’est une bonne chose car les lactations de pseudogestation, longtemps considérées comme anodines, sont aujourd’hui suspectées de favoriser l’apparition de tumeurs mammaires lorsqu’elles se répètent dans le temps sans être soignées par un tarissement approprié », indique Alain Fontbonne. La stagnation du lait sécrété dans les mamelles produit des radicaux libres, cancérigènes.
Taux de survie plus long
La castration aurait également un effet favorable après l’apparition de tumeurs mammaires, en évitant les récidives, bien que le manque d’études à grande échelle provoque une controverse.
Plusieurs études récentes font état d’un taux de survie significativement plus long chez des chiennes stérilisées au moment ou dans les deux ans précédant l’exérèse de tumeurs mammaires, par rapport à des chiennes non stérilisées. L’incontinence urinaire post-castration préoccupe à juste titre les vétérinaires et les propriétaires. Elle est due à une incompétence du sphincter de la vessie et se produit dans 10 à 20 % des cas, parfois des années après la chirurgie. Les chiennes de plus de 20 kg semblent prédisposées. Heureusement, il existe des traitements médicaux, efficaces dans plus de 85 % des cas.
Certaines races seraient prédisposées ; il est ainsi d : boxers, bobtails, rottweilers, dobermans.