Des chercheurs américains ont enseigné à leur chienne Border Collie, nommée Chaser, les noms de plus 1022 objets. Ils ont cessé de l’entraîner après 3 ans en raison de contrainte de temps et non parce qu’elle avait atteint une limite.
Son vocabulaire étendu a été testé à plusieurs reprises dans des conditions soigneusement contrôlées. La capacité de Chaser d’apprendre et de retenir plus de 1000 noms, chacun associé à un objet unique, montre plusieurs capacités nécessaires à l’apprentissage réceptif du langage humain: la capacité de distinguer entre 1022 sons différents, la capacité de distinguer les objets visuellement, un vocabulaire étendu, et un système de mémoire substantiel qui permet l’association des mots et des stimuli visuels, commentent John Pilley et Alliston Reid du Wofford College.
Afin de vérifier si Chaser distinguait bien ces noms d’objets des noms de commandes d’action (ex. aller chercher), les chercheurs ont combiné au hasard les noms d’objets et de commandes. Sans entraînement spécifique, elle répondait correctement à chaque combinaison, démontrant qu’elle comprenait les significations indépendantes des commandes et des objets.
Les chercheurs ont aussi montré qu’elle comprenait les noms de catégories d’objets. Par exemple elle comprenait que le mot jouet désignait les 1022 objets avec lesquels elle avait le droit de jouer. Elle pouvait aussi identifier 3 noms de catégories pour un même objet sans erreur (jouet, balle et frisbee).
Ces expérimentations montrent un apprentissage par association. Une expérience montre qu’elle pouvait également apprendre par exclusion, c’est-à-dire inférer le nom d’un nouvel objet en excluant les objets ayant un nom connu. La rétention des noms appris par cette procédure était toutefois limitée à de courtes périodes, comme observé également avec les enfants.
Des recherches additionnelles sont requises pour déterminer si cette capacité de langage impressionnante est partagée par d’autres races de chiens. Les border collies sont réputés pour leur grande intelligence.
Ces résultats ont été publiés dans la revue Elsevier journal Behavioural Processes.